La flore
Tahiti et de ses iles doivent en partie leur réputation à leur végétagion tropicale luxuriante qui fascine le visiteur
La visite des nombreux parcs et jardins botaniques(à Tahiti, Moorea, Huahine, Taha'a ou encore 'Ua Huka) est un véritable voyage à la découverte d’une flore extraordinairement riche. Des plantes aux multiples usages Au cours de ses migrations, l'homme a introduit de nombreuses espèces utiles dites "traditionnelles" : vivrières, textiles ou encore médicinales. Le peuplement des archipels par les premiers maoris amena une première sélection de plantes vivrières telles que le cocotier, le māpē (chataîgnier tahitien), le 'uru (arbre à pain), l'igname, originaires d’Indo-Malaisie, mais également la canne à sucre, les bananiers, le pommier-cythère...
La densité de la flore de Tahiti
Les premiers missionnaires ramenèrent également de nouvelles plantes utiles (tamarinier, citronnier, avocat, vanille, manguier...), ainsi que des fleurs ornementales. La pharmacopée polynésienne, à base de plantes, comprend de nombreux rā'au (remèdes) encore transmis de génération en génération dans les familles. Par ailleurs, l’utilisation de certaines espèces comme matériaux de construction est largement répandue dans l’architecture traditionnelle (structures en bambou, troncs de cocotier, revêtements de toiture en feuilles de palmes de cocotier tressées- ou en pandanus...).
Sur les îles montagneuses, la végétation s’étage en fonction de l’altitude, des vents, des sols, de l’ensoleillement et des précipitations. Les plaines côtières sont le domaine des cocoteraies et de diverses espèces arboricoles ('aitō, tipaniers, manguiers, tāmanu...). Les vallées présentent pour leur part une flore variée en raison des cultures et d’une irrigation importante. Quant aux plateaux et aux sommets, ils abritent surtout des espèces indigènes (fougères arborescentes et nombreux arbustes endémiques). Alors que les îles hautes comptent environ 1 000 espèces différentes, les îles basses (atolls), sous l’influence des vents et des embruns, n'en comptent qu'une centaine, dont les plus courantes sont le tou (cordia subcordata), le cocotier, le fara (pandanus), le nono (Morinda citrifolia) ou encore le miki miki (remphis acidula)....
Les fleurs : un art de vivre Les fleurs font partie de la culture et de la vie polynésienne. Dès leur arrivée à l’aéroport, les voyageurs sont accueillis par des colliers odorants et colorés. La coutume voulait également que les colliers de tiare soient offerts au départ du voyageur pour lui souhaiter chance. Pour des raisons phytosanitaires, les colliers de coquillages ont remplacé les colliers de fleurs. La notion de "Tīare", signifie "qui exhale le parfum / élévation de fragrance" et symbolise par conséquent la fête, le plaisir, l'ivresse, jouissance et réjouissance. Autour du marché de Papeetē, les māmā confectionnent des couronnes fleuries que les Polynésiens portent lors d’occasions spéciales, comme un mariage, ou tout simplement une soirée entre amis.
© Philippe BACCHET
La Culture des tiare pour les colliers de fleurs à Tahiti
Les fleurs sont à l’origine de nombreuses légendes polynésiennes. La tiare mā'ohi appelée aujourd’hui tiare Tahiti pour la différencier du mot «tiare», qui signifie «fleur» en général, aurait été créée par le Dieu Ātea avec l’aide de Tāne, Dieu de la beauté. Ā l’époque des ancêtres polynésiens, seuls les ari'i ou chefs pouvaient cueillir cette fleur sacrée. Par la suite, la tiare était uniquement utilisée en symbole d’amour.
Lors des mariages polynésiens, la maison et le lit des jeunes mariés étaient tapissés de ces fleurs immaculées pendant 30 jours. Leur parfum permettait au jeune couple d’atteindre le secret de plénitude du Dieu Ātea. Aujourd'hui, la tiare Tahiti est toujours symbole de l'amour : portée à l'oreille gauche, cela signifie que le cœur est pris mais, à l'oreille droite, que le coeur reste à prendre... Coco, le fruit qui fait tout ! Le cocotier est à la fois un symbole de Tahiti et une ressource essentielle pour ses habitants. En effet, la précieuse noix qu'il produit a plus d'un tour dans sa coque : son eau, délicieusement rafraîchissante, étanche la soif, et sa chair, une fois râpée et pressée, donne un lait aromatique utilisé à « toutes les sauces », notamment dans la préparation du fameux « poisson cru au lait de coco ». À un stade de maturation plus avancé, la chair du coco devient coprah, et sert cette fois à la préparation de produits cosmétiques, comme le savon, le shampoing ou le monoï. Enfin, l'huile de coprah se révèle être un excellent bio-carburant, et pourrait à terme se faire une place dans le monde des énergies renouvelables.
© Hosokawa KASUYOSHI